DE LA PEAU AU CUIR

Avant toutes choses, il est est important de rappeler, que le décret 2010-29 du 8 janvier 2010 portant application de l’article L.214-1 du code de la consommation, précise que « L’utilisation du mot « cuir » […] est interdite dans la désignation de toute autre matière que celle obtenue de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la forme naturelle des fibres de la peau. ».
Autrement dit, le cuir est obligatoirement d’origine animale !

Certains cuirs, principalement les peaux exotiques, proviennent d’animaux tués exclusivement pour leurs peaux. Mais, la plus part des peaux (bovins, ovins, caprins, porcins, équidés) sont des « co-produits » de l’industrie de la viande et du lait.
Sans l’industrie du cuir ces peaux ne seraient qu’un déchet. Car, étant composées de 75% d’eau, si elles ne sont pas préparées et conservées selon des règles précises, les « peaux fraiches » se putréfient en seulement quelques heures .

 

Premièrement, sur les sites d’abattage : les animaux sont tués et dépecés. Ensuite, les peaux sont parfentées ; autrement dit on les débarrasse soigneusement du gras et des muscles résiduels. Puis, elles sont déshydratées afin de limiter un maximum le développement microbien et la pourriture avant l’arrivée à la tannerie.

Avant d’être vendues aux tanneurs par les négociants et/ou collecteurs, les peaux sont également classées, en fonction de l’espèce et de la qualité de la peau.

Une fois acheminées à la tannerie, commence le travail de rivière dont l’objectif est de transformer les « peaux brutes » en peaux prêtes à être tannées. Il permet d’éliminer l’épiderme, les poils et les tissus graisseux (hypoderme), puis de nettoyer le derme afin d’améliorer la pénétration des agents tannants.

S’en suit donc, le processus de tannage qui consiste à rendre ce qui reste de la peau imputrescible grâce aux tanins. Ce sont ces tanins qui déterminent l’aspect, la résistance, la souplesse et l’aptitude à la teinture du future cuir.

Et dernière étape : le corroyage-finissage qui consiste à transformer le « cuir tanné » en « cuir fini ». Cette étape comporte, de nombreuses opérations manuelles, mécaniques et chimiques au cours desquelles le tanneur tiendra compte des caractéristiques recherchées (grains, couleurs, finitions etc).

C’est seulement rendu là que les cuirs sont prêt à être vendu aux artisans – façonniers (maroquiniers, selliers, cordonniers, gantier etc).