LES BOULEVERSEMENTS DE LA REVOLUTION INDUSTRIELLE

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, grâce à la révolution industrielle et l’invention de la machine à vapeur, la bourgeoisie développe un vif intérêt pour les voyages en train et en bateau.
Apparaissent alors les boites à chapeau, les malles, et tout autres contenants permettant d’emporter avec soi de quoi s’occuper durant les voyages. C’est ainsi que naissent, inspirés de la bagagerie, la maroquinerie et les premiers sacs à main en cuir.
C’est à cette époque que Louis Vuitton fit fortune en devenant le malletier fétiche d’Eugénie, la femme de Napoléon III et qu’Hermes devient le sellier préféré de l’aristocratie française.

De plus, l’industrie du textile connait une modernisation fulgurante, grâce à la création des métiers à tisser automatisés comme le métier Jacquard, datant de 1801, et à la machine à coudre brevetée par Barthelemy Thimmonier en 1830.

La confection industrielle se développe, permettant une production plus rapide et moins couteuse que chez un tailleur. Les vêtements sont vendus prêts en différentes tailles standardisées. De nouveaux modes de distributions apparaissent. Aux galeries déjà existantes comme le Palais Royal viennent s’ajouter les grands magasins tel que le Bon Marché (1852), Le Printemps (1865) ou encore Les Galeries Lafayette (1899), les catalogues de ventes par correspondance comme La Samaritaine (1902), et les revues de mode comme Le journal des dames et de la mode illustrée (1860).

métier à tisser Jacquard.

Première machine à coudre de Thimonnier – 1830 –

Ces nouveaux modes de distribution et ses nouvelles habitudes de consommation profitant aux classes les plus modestes et à la petite bourgeoisie entrainent un renouvellement de la mode plus rapide et changent considérablement le rapport au vêtement de la population.

En réaction à cette démocratisation de la mode, l’aristocratie se tourne alors vers la haute couture qui conserve les procédés de confection des tailleurs. Cependant, les créations haute couture sont coupées dans des étoffes plus rares et plus luxueuses, et cherchent à influencer le prêt-à-porter en jouant un rôle avant-gardiste.

Le pionnier dans le domaine est Charles Frédérick Worth (1825-1895) dont la conception de la mode est différente de celle existante jusqu’ici, révolutionnant le rôle du couturier. Avant lui, les clients exigent, le couturier exécute : c’est un artisan. Worth, crée des modèles inédits selon son inspiration : c’est un artiste.

Il lance ses propres collections avec des modèles réalisés à l’avance et présentés en un seul exemplaire dans des salons luxueux. Ses collections changent régulièrement et il instaure le cycle de la mode Printemps/Été, Automne/Hiver. C’est également le premier à employer de belles et jeunes femmes pour présenter ses créations. Il crée le principe de Maison de couture avec sa boutique parisienne en 1858.

Charles Frederick Worth, atelier,
Paris 1907