LA REVOLUTION DU PLASTIQUE ET LA CONSOMMATION DE MASSE

Les trente glorieuses sont aussi marquées par la révolution du plastique qui permet de nombreuses innovations, notamment dans la sphère domestique. L’électroménager, les sols en lino, les meubles en formica et les objets jetables (couches, lingettes, rasoirs…) simplifient la vie des ménagères et leurs permettent de gagner du temps. Les produits industriels standardisés renouvelables à l’infini, facile d’utilisation et à bas prix envahissent les foyers, et la consommation de masse se développe rapidement. Face à la mondialisation et ses nouvelles habitudes de consommation, la mode s’adapte et se modernise à nouveau en créant les fibres synthétiques et en développant le prêt à porter jusqu’à faire naître, à la fin des années 90, la fast-fashion incarnée par des marques comme Zara, H&M, etc. Ces marques ont pour objectif de proposer au plus grand nombre, des collections novatrices, toutes les trois semaines, à des prix toujours plus bas. L’illusion de nouveauté perpétuelle et la quête des réductions des coûts de production impactent inévitablement la qualité et instaurent insidieusement l’obsolescence programmée au sein de la mode. La consommation de cette dernière devient addictive et sa surproduction indécente. Mais l’agenda fou et toxique de la fast-fashion est rapidement devenue la norme et il bouscule également les rythmes créatifs de la haute couture.

À la fin des années 90, l’univers de la haute couture connait alors une révolution majeur. Les maisons indépendantes des créateurs sont rachetées par des multi-nationales et même si une création de haute couture peut encore atteindre 100 000€ et que les marques entretiennent fermement leur image d’élitisme, rares sont les maisons qui survivent uniquement de la vente de vêtement d’exception. Elles doivent donc diversifier l’offre, la renouveler et produire toujours plus. Les sacs apparaissent sur les podiums des défilés de mode. Les spécialistes de l’époque sont partagés, certains estiment qu’ils n’y ont pas leur place, d’autres en revanche y voient l’avenir du luxe. Mais pour les créateurs, c’est le début des cadences infernales. Sous la pression de la cotation boursière et la surveillance en temps réel par les actionnaires, les créateurs sont en burn-out. Alexandre McQueen se suicide en 2010 à l’apogée de sa carrière. En 2011, John Galliano, est licencié suite à des propos racistes et antisémites tenus sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants et cette même année, Christophe Decarnin se fait hospitalisé pour dépression nerveuse et manque son propre défilé.